Le sauveur qui n'a rien sauvé
j’écris au petit canard, l’ermite à temps partiel et sous contrat précaire s’ennuie... ou tout du moins il trouve l’espace temps-météo-circonstances de vie, comme tout le monde, entre la bouffe de Noel et celle de fin d’année, difficile, dans cette fin année 2012,
que peut on faire sans aller à Londres se précipiter à l’aube dans les grands magasins sous les volets roulants à peine entrouverts ? et sans aimer “bouffer” ?
sans aller chez Leclerc, piètre consolation pour les sarrebourgeois et autres provinciaux, cela fait un peu “bourgeois” mais les a-t-on vu déambuler dans la rue, sont-ils communément de profil bourgeois ? non-pas...
bien sur il y a ceux qui sont dans la neige, dans les Alpes, dans la foret noire ou en Arabie Saoudite ou ailleurs, Moscou et tant de destinations qui cherchent des clients pour compléter leurs réservations...
et pourtant, tous ces gens ont été non pas anéantis par la fin du monde il y a deux jours, mais sauvés par le sauveur tant attendu, nous dit-on... toutes leurs saintetés séculairement installées et moins dangereuses qu’autrefois, toutes leurs saintetés et leurs excellences additionnées n’y suffisent pas à l’affirmer ! mais alors ?
sauvés il y a deux jours et perdus dans les magasins, faute de quoi tenir debout, deux jours plus tard ! c’est magnifique Non ?
sauvés pour un jour ou deux alors ? au plus, le temps que la digestion se fasse...
il reste quoi alors ? regarder tomber la pluie, dormir, se morfondre, pleurer, baiser, vivre sur l’internet ou continuer à extraire son esprit de tout ce merdier...
mais comment fait-on cela vu que les disciples du sauveur ne le comprennent pas eux-mêmes ? à part les protestataires qui ont marqué un point d’avance...
- démerde-toi et cherche en prenant des risques naturels, c’est le message du sauveur...
- démerde-toi et creuse, va voir qui tu es quand tu as mis tout ce merdier à la poubelle,
- démerde-toi et tente de voir qui tu es en conscience dans l’immensité intérieure quand ton esprit humain d’entre-fêtes n’a plus rien à t’offrir pour te faire croire que tu es encore vivant !
c’est ce que nous allons faire cet après-midi, puisqu’il pleut, puisque ce n’est plus Noel, puisque ce n’est pas encore la Saint Sylvestre, puisque nous n’allons pas à Londres, ni dans les magasins.................
tiens, il ne pleut plus, voici un rayon de soleil, qui va peut-être changer notre regard sur le monde ?